Commémoration de l'Armistice du 11 novembre 1918

Discours de Jacques SEBI, Maire de Montrabé, prononcé lors de la cérémonie du 11 novembre 2024.

En présence de Mme la Députée Anne STAMBACH-TERRENOIR, M. le Conseiller régional Guillaume DE ALMEIDA CHAVES, M.Mme les Conseillers départementaux, M. Aurélien TARAVELLA, Mme M. les MAIRES, Mme M. les Conseillers municipaux, M. Thibault LLOSA commandant de la Compagnie de gendarmerie départementale de Toulouse Saint-Michel, CAPITAINE Christophe DUVAL commandant de la communauté de brigades de Balma, Mme PASCALE MATTIUZZI Principale du Collège Paul Cézanne, MME M. Les représentants des autorités civiles et militaires, MME ET M. Les présidents d’associations de la commune.

L’armistice signé le 11 novembre 1918, d’une durée de 36 jours, fut reconduit à plusieurs reprises. Ce n’est qu’au moment de la signature des traités de paix à Versailles, le 28 juin 1919, que la sortie de guerre est actée.

Nous célébrons aujourd’hui une suspension provisoire des combats dans le but de négocier une fin des hostilités.

Ce que nous célébrons aujourd’hui ce n’est pas la guerre, ce n’est pas notre victoire, qui eut le goût amer de la défaite puisqu’elle a coûté la vie à plus 1 million et 300 000 jeunes Français.

Ce que nous célébrons aujourd’hui, c’est la paix, la paix retrouvée après nos errements funestes.

La gloire de notre pays n’est pas à chercher du côté du massacre collectif et fratricide que fut la Première Guerre mondiale.

Trop longtemps dans notre Histoire, les massacres d’hier ont servi de terreau aux massacres de demain. Ainsi fonctionne la haine.

Ces “Morts pour la France” sont morts pour la guerre des empires, pour l’obsession de la conquête et de la domination, pour la fureur des canons, pour la bêtise humaine et l’avidité des grands industriels.

Voici bien le terrible drame que dénonçait encore Jaurès dans son ultime discours du 25 juillet 1914 pour préserver la paix : « Chaque peuple parait à travers les rues de l’Europe avec sa petite torche à la main et maintenant voilà l’incendie (…). La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l’Autriche ont contribué à créer l’état de choses horrible où nous sommes. L’Europe se débat comme dans un cauchemar ».

Comment peut-on encore aujourd’hui ne pas regarder, si près de nous en Europe et en méditerranée, le déchirement des peuples et la mort qui déciment l’humanité sur tous les terrains de nos guerres contemporaines ? Et comment mener le combat contre le terrorisme et l’obscurantisme, pour qu’il ne s’invite plus jamais sur nos sols, dans les lieux de culture et de partage et jusque dans l’école de la République ?

Comment construire, sans reproduire au sortir de la grande guerre ce que Jean Monnet appelait « une paix d’inégalité » car l’inégalité « ne peut rien donner de bon ».

Alors mes chers compatriotes, il nous faut construire et défendre cette société de paix, d’égalité et de justice.

C’est dans la force de ces valeurs et de ces principes que nous devons puiser, dans le refus constant de la compromission et de la haine, dans le rejet de l’idéologie totalitaire, terreau du malheur des hommes que nous devons construire le monde de demain.

De cette volonté d’unions des nations nous pourrons créer les espaces de solidarité et de fraternité. Des espaces d’égalité entre les hommes et entre les peuples.

Nous nous retrouvons aujourd’hui pour commémorer solennellement le 106ème anniversaire de l’armistice, dans un contexte géopolitique si fragile, et nous rendons hommage à nos morts, à leurs proches et leurs descendants.

Mais nous rendons hommage aussi à l’espoir qu’ils ont porté, à l’espoir qu’il nous revient de porter ensemble et unis pour que les valeurs de paix et d’humanité guident nos pas et nos choix.

Année après année, notre responsabilité reste la même, notre devoir sacré et immémorial est intact : délivrer les Hommes de leur fureur et rappeler la primauté de l’Homme sur l’individu, de l’universalité de notre condition sur nos particularités ordinaires.

Cette croyance qui est ma pensée profonde, nul peut-être ne l’a mieux exprimée qu’Antoine de Saint-Exupéry. Je le cite :

« Dans ma civilisation, celui qui diffère de moi, loin de me léser, m’enrichit. Notre unité, au-dessus de nous, se fonde en l’Homme. L’arbre aussi s’exprime par des branches qui ne ressemblent pas aux racines. Si donc, là-bas, on écrit des contes sur la neige, si l’on cultive des tulipes en Hollande, si l’on improvise des flamencos en Espagne, nous en sommes tous enrichis en l’Homme.

Je crois que le culte de l’Universel exalte et noue les richesses particulières et fonde le seul ordre véritable, lequel est celui de la vie.

On meurt pour une maison, non pour des objets et des murs.

On meurt pour une cathédrale, non pour des pierres.

On meurt pour un peuple, non pour une foule.

On meurt par amour de l’Homme, s’il est la clef de voûte d’une Communauté. »

Vive la paix.

Vive la République.

Vive la France.

Crédit photo : Mairie de Montrabé – toute utilisation interdite sans accord préalable demandé auprès de communication@mairie-montrabe.fr

Chemin de mémoire

Le 11 novembre, Journée nationale de commémoration de la victoire et de la Paix, est le jour de l’anniversaire de l’Armistice de 1918 et d’hommage à tous les morts pour la France. Le site Chemins de mémoire propose une page dédiée contenant des informations historiques et mémorielles permettant d’en comprendre le sens. Vous pouvez la consulter en cliquant sur le lien ci-dessous :

https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/11-novembre-journee-nationale-dhommage-au-soldat-inconnu-et-lensemble-des-morts-pour-la-france