Voeux du Maire - samedi 7 janvier 2023

DISCOURS DE JACQUES SEBI, prononcé le samedi 7 janvier, à l’Accent :

« Je veux tout d’abord vous remercier d’avoir répondu si nombreux à notre invitation.

Cela me donne l’immense plaisir, au nom de tout le conseil municipal et en mon nom personnel de vous souhaiter à toutes et à tous une bonne et heureuse année, et de vous présenter nos meilleurs vœux de santé, de bonheur et de réussite, pour vous et pour tous ceux qui vous sont chers.

Et c’est avec d’autant plus de plaisir que c’est la première année depuis le début de cette mandature, que j’ai l’occasion de m’adresser à vous en “présentiel” comme nous avons maintenant l’habitude de dire.

Car la Covid-19 a bousculé nos habitudes.

Après avoir traversée une crise sanitaire sans précèdent, nous savons tous maintenant qu’il y a un avant et un après covid-19.

Ces longs mois que nous avons vécus furent le révélateur de notre vulnérabilité.

Aujourd’hui, la Chine est une véritable usine à variants et l’on sait désormais qu’il y aura un risque de reprise de la circulation virale à l’échelle mondiale.

Mais nous sommes bien plus forts qu’il y a 3 ans, car nous savons mettre en place une stratégie mondiale de contrôle.

Nous sommes vaccinés, réorganisés, et la vie a repris, certes différemment, mais nous avons réussi à nous adapter.

Car l’homme cherche toujours naturellement à évoluer et progresser.

C’est ainsi que la pandémie de la COVID-19, qui a eu des effets délétères à court terme sur les activités socio-économiques, pourraient néanmoins être à l’origine de mutations durables de la science, de la technologie et de l’innovation.

Nous avons su créer et améliorer des outils de communication à distance et de téléconférence qui ont ouvert la voie à de nouvelles formes de collaboration scientifique, de partage de connaissances et d’offre de formation.

Le télétravail conduit à des modalités d’organisation plus souples. 

Ces pratiques perdurent et influent de façon positive sur notre mode de vie.

Vous avez donc tous compris qu’il était de bon ton de commencer, pour vous souhaiter une bonne année, par ces quelques phrases optimistes.

Mais je ne perds pas de vue que c’est bien sûr l’inflation galopante qui nous inquiète le plus.

Selon un récent sondage, les Français estiment désormais l’inflation à 15,8 %… soit 2,5 fois plus que le niveau enregistré par l’Insee, et six fois plus que leur estimation de l’inflation l’année dernière…

Cet indicateur « d’inflation perçue » joue évidemment sur le moral.

L’INSEE a révélé qu’à la fin novembre, l’indice des prix à la consommation harmonisé a augmenté de 7.1% sur un an.

Or, depuis 2018, cet indicateur est utilisé, par l’administration fiscale, pour établir la revalorisation forfaitaire qui est appliquée annuellement aux valeurs locatives foncières. et par voie de conséquence aux impôts locaux (taxes foncières, taxe d’enlèvement des ordures ménagères).

Je vois que certains s’interrogent sur la tournure que prennent mes propos…

Non, nous n’avons pas l’intention, d’augmenter le taux de fiscalité communale, si nous n’en sommes pas obligés…

Car nous avons une obligation : celle de voter notre budget en équilibre, sans déficit… c’est à dire que les recettes et les dépenses doivent être évaluées de façon sincère, sans omission, majoration, ni minoration ; contrairement à ce que peut faire l’État.

Or la question de l’énergie est au coeur de l’actualité. Depuis bientôt un an, les prix s’envolent et la situation s’est encore dégradée cet été du fait du télescopage de toutes les crises.

Ces difficultés additionnées ont pour double conséquence la hausse faramineuse des prix de l’énergie, et un risque réel de pénurie pour cet hiver.

Les factures des fluides énergétiques, gaz et électricité, devraient fortement augmenter pour notre commune car nous ne bénéficions ni du bouclier tarifaire comme les particuliers, ni du tarif régulé comme les communes rurales.

Nous devrions donc subir cette situation de plein fouet.

Je n’ai pas l’habitude de noircir la situation et encore moins de verser dans la démagogie, mais j’exprime, une nouvelle fois, ma profonde préoccupation car cette situation fragilise l’équilibre du budget communal, et le maintien d’une offre de services publics répondant aux attentes des habitants.

C’est le bon fonctionnement même des services à la population qui est remis en cause ; des services publics qui s’adressent le plus souvent à ceux qui en ont le plus besoin.

Cette crise énergétique est le fruit de plusieurs décennies de négligence dans la transition énergétique.

Protéger notre société commence donc par une accélération sans précédent de la transition écologique dans tous les pans de notre économie.

Seul point positif, la crise mondiale de l’énergie accentuée par la guerre en Ukraine pourrait être une bonne nouvelle pour la planète.

C’est la conviction de l’Agence internationale de l’Energie pour laquelle ce conflit cause, je cite : « des changements profonds et à long terme qui ont le potentiel d’accélérer la transition vers un système énergétique plus durable et sûr ».

Ce déclic ne nous impose-t-il pas de repenser profondément notre modèle énergétique et plus globalement nos modèles de vie ?

En tout cas, il nous oblige à ne plus tergiverser, à ne plus procrastiner sur les questions énergétiques et à agir à la fois pour résoudre l’urgence de l’explosion des factures et pour imaginer un nouveau modèle, à la fois souverain, efficient et respectueux de l’environnement.

Pour reprendre une phrase d’Albert Camus “Notre tâche consiste à empêcher que le monde ne se défasse”.

Dans ce contexte, nous agirons en responsabilité en ajustant nos projets et en prenant les décisions nécessaires à l’équilibre de notre budget.

C’est ainsi que, comme je l’ai annoncé dans l’édito du dernier magazine municipal :

“Face à l’urgence, nous ferons de la transition énergétique une des principales actions de notre mandature. Cela impliquera certainement une réorientation de nos investissements, afin d’accélérer la remise à niveau technologique de nos installations.”

Nous avons déjà pris des mesures fortes sur la sobriété énergétique : au niveau de l’éclairage des rues, des illuminations de Noël, mise en place de LED à la salle polyvalente et au gymnase, de la température des bâtiments publics…

Nous avons aussi, lors du dernier Conseil municipal, décidé d’étendre les horaires d’extinction de l’éclairage des rues de 23 heures jusqu’à 6 heures du matin.

En 2023, toutes ces mesures représenteront une économie de près de 40 000 €.

Mais cela ne suffira pas à absorber le niveau d’augmentation du prix de l’énergie, ni celui de l’inflation.

Un des leviers d’action est donc la limitation de nos dépenses.

J’ai pour cela demandé à chaque conseiller municipal et à chaque responsable de service ayant en charge un budget, d’entamer une réflexion pour réduire les charges de fonctionnement de façon conséquente. Tout en essayant, autant que faire se peut, de ne pas réduire l’offre de service, ni augmenter les tarifs des services publics locaux.

Certains projets d’investissement risquent d’être reportés pour garder nos ressources.

Néanmoins, nous allons pouvoir poursuivre le projet de requalification du coeur de ville de Montrabé, car son étude est financièrement totalement prise en charge par TOULOUSE METROPOLE.

Car nous sommes conscients que l’absence de structuration et d’espaces fédérateurs provoquent le sentiment d’un centre bourg qui manque d’identité et d’intérêt. Cette réflexion sur l’évolution de la centralité de notre commune visera à renforcer la qualité et le cadre de vie des Montrabéens.

Suite à l’appel d’offre de Toulouse Métropole, c’est l’agence BAU de Barcelone dirigée par le Professeur Joan BUSQUETS qui s’est vu confier cette étude.

Ce cadre de collaboration et de confiance nous offre les meilleures conditions pour faire émerger un projet urbain exemplaire, que ce soit sur les critères environnementaux, sociaux ou architecturaux.

Il intègrera, bien sûr, la création du Réseau Express Vélo qui reliera Balma-Gramont à Beaupuy. Nous savons que les attentes des Montrabéens sont fortes pour améliorer les accès avec ce mode de locomotion en plein essor.

L’objectif : sécuriser les déplacements et permettre au plus grand nombre d’aller travailler ou étudier en mode doux, dont fait partie le vélo.

Pour cause d’annulation de l’ancien Plan local d’urbanisme intercommunal, les élus métropolitains rédigent en ce moment un nouveau Projet d’Aménagement et de Développement Durable.

Il s’agit d’un document obligatoire, visant à indiquer les grands principes de développements en termes d’urbanisme et de transports de Toulouse Métropole.

La rédaction du nouveau PLUiH s’appuiera sur ce document, qui tiendra compte de la loi Climat et Résilience et de la définition d’une « zéro artificialisation nette ».

L’artificialisation des sols et son imperméabilisation totale ou partielle entraînent un changement irréversible d’usage des sols, préjudiciable à l’environnement.

C’est ainsi que la restriction drastique des terrains à bâtir dédiés à la maison individuelle devra favoriser la construction des collectifs et la verticalisation des constructions au détriment de l’étalement urbain.

Cela risque de ne pas plaire à tout le monde… Y compris à celui qui aura la charge d’appliquer le règlement c’est à dire votre serviteur.

Avec vous, nous voulons construire la ville de demain plus respectueuse de l’environnement.

Je formule le vœu que 2023 soit pour notre commune une année heureuse et sereine, que cette année permette à Montrabé d’assurer son développement tout en préservant son exceptionnel cadre de vie.

Je conclus mes voeux avec cette citation de Jean Jaurès :”Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir.”

Je vous souhaite une belle année 2023. »