Cérémonie du 8 mai
La cérémonie de commémoration du 8 mai 1945 s’est tenue s’est tenue place François Mitterrand, en hommage à celles et ceux qui ont combattu pour la liberté et la paix en Europe.
DISCOURS DE M. JACQUES SEBI – MAIRE DE MONTRABE
En ce jour, nous commémorons la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et la capitulation de l’Allemagne nazie.
En France, c’était le soulagement de la fin des combats et le sentiment de la liberté et de la fierté retrouvées. La victoire de 1945 rappelle qu’aucun destin n’est jamais écrit à l’avance.
En ce 8 mai 1945, les 10 000 établissements scolaires détruits ou endommagés par les bombardements commencent à refonctionner. Il faut s’imaginer, voilà 80 ans, cette École Française en lambeaux : ni papier, ni encre, ni tables, ni chaises.
Reconstruire la France ne sera pas qu’une question de briques et de ciment ; ce sera aussi une affaire de culture et d’instruction. Et l’on veut croire alors que l’École sera précisément ce qui permettra de ne pas reproduire les erreurs du passé.
C’est un espoir que nous ne devons jamais laisser mourir. La commémoration du 8 mai n’est pas seulement un devoir de mémoire, c’est également, je le crois, un appel à la réflexion.
Les leçons du passé nous rappellent l’importance de la paix et de la liberté, mais surtout du prix que nous devons payer pour les préserver ou les reconquérir.
Je tiens à insister sur la responsabilité qui est la nôtre aujourd’hui et qui donne toute sa portée à cette journée : celle de transmettre cette histoire et ces messages aux générations futures.
C’est pourquoi je suis particulièrement heureux de la participation aujourd’hui des représentants des enfants, élus au Conseil municipal de Jeunes, et je tiens à remercier les animateurs municipaux qui les accompagnent, les parents présents dans cette assemblée, et bien sûr les enseignants et les personnels de direction pour leur important travail de transmission.
La liberté, Mesdames et Messieurs, n’appartient qu’à ceux qui sont prêts à se battre pour elle.
En ce sens, nous pensons tous, bien sûr, aux combats de nos amis Ukrainiens, qui sont confrontés dans leur chair à cette épreuve, et nous donnent un exemple renouvelé de courage et de détermination.
Il a suffi de quelques minutes pour que le monde change. Il a suffi de cette altercation soudaine entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky, abondamment filmée et retransmise en direct, pour que les pays occidentaux, un instant sidérés, comprennent que, désormais, la sainte alliance entre les États-Unis et l’Europe était devenue de l’histoire ancienne et que le fameux « parapluie militaire américain », inauguré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et conforté durant toute la Guerre froide, venait sous nos yeux de se replier. Plus de « parapluie » alors même que l’orage gronde à nos frontières.
Dix-neuf pays occidentaux ont collectivement exprimé à la fois leur solidarité envers l’Ukraine agressée, leur engagement à lui livrer de nouveaux moyens pour sa défense et leur désir de rechercher un plan de paix.
Après deux guerres mondiales dévastatrices, l’idée d’une coopération économique et politique entre les nations européennes a émergé pour prévenir les conflits futurs. Le Plan Marshall, entré en vigueur en 1947, a contribué financièrement à la reconstruction de l’Europe et ainsi poser les bases d’une future intégration économique.
Quelle place aura l’Europe – l’Union européenne à laquelle on peut associer le Royaume-Uni ? Car c’est bien, au final, de cela dont il s’agit. Quelle place à l’heure où le multilatéralisme, patiemment construit après la fin de la Seconde Guerre mondiale, semble s’effacer, où les alliances séculaires de part et d’autre de l’Atlantique sont renversées, et où la paix sur le Vieux continent, qu’on croyait définitivement installée après la chute du mur de Berlin et la fin de la Guerre froide, s’est déjà éloignée avec la guerre en Ukraine ?
Et alors même que le monde célèbre le 80ième anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale, le hasard tragique aura voulu que ce jeudi 8 mai, surgisse la crainte de voir advenir une guerre totale entre l’Inde et le Pakistan, deux puissances nucléaires qui s’affrontent et se provoquent depuis près de 80 ans.
Après 80 ans de paix et de prospérité que nous commémorons aujourd’hui, l’Europe, conçue comme un marché, doit se considérer comme une puissance qui compte. L’Europe doit se donner enfin les moyens de ses ambitions en se rappelant ce que disait l’un de ses pères fondateurs, Robert Schuman : « Nous ne coalisons pas des États, nous unissons des Hommes ».
Texte lu par le Conseil Municipal de Jeunes
Les jeunes élus ont lu un poème extrait du recueil Au Rendez-vous allemand de Paul Eluard, intitulé « Gabriel Péri », en hommage au résistant fusillé au Mont Valérien en 1941.